Alors qu’il appréhendait le rendez-vous particulier mi-asphalte mi-terre du Sezoens Rally, Alexandre Romain quitte Bocholt avec le trophée du vainqueur. Une superbe performance qui se double d’une autre excellente nouvelle. En ajoutant vingt points dans son escarcelle, Alexandre Romain prend la tête du championnat de Belgique des Rallyes !
Pour Alexandre Romain, le Sezoens Rally avait commencé en mode mineur. Faute de séance d’essais préalable, le pilote Cezam avait dû imaginer un set-up avec les ingénieurs de PH Sport. «Le raisonnement logique, c’est d’assouplir la voiture et de remonter la hauteur de caisse pour négocier au mieux les nombreuses portions de terre. Mais réglée ainsi, la C4 ne me mettait pas du tout en confiance même sur les parties asphaltées. J’avais l’impression d’être au volant d’une autre voiture. En plus de ce comportement délicat, on a rencontré un problème d’interphone et le moteur a calé dans l’ES2. On s’est tout de suite retrouvé à 15 secondes...»
Mais Alexandre Romain et Bruno Brissart n’ont pas baissé les bras pour autant. D’autant que Pieter Tsjoen leur adversaire direct dans la course au titre, avait déjà renoncé suite à une sortie de route. Dès l’ES3, le duo franco-belge signait son premier scratch pour ensuite remonter au classement et prendre la tête du rallye à l’issue de l’ES9. Il restait alors trois spéciales mais Patrick Snijers maintenait la pression en pointant à moins d’une seconde de la Citroën aux couleurs Cezam. Les nerfs des deux pilotes étaient mis à rude épreuve mais Alexandre Romain n’allait pas craquer. Se montrant trois fois plus rapide que Patrick Snijers, le pilote Cezam filait vers sa première victoire en Championnat de Belgique des Rallyes. «Pourtant, j’ai bien cru tout perdre dans l’avant-dernière spéciale lorsque nous nous sommes retrouvés dans la poussière de Freddy Loix qui venait de subir une crevaison. C’était stressant mais tellement gai de gagner ainsi en se battant à coup de dixièmes. J’ai bien conscience que ma voiture était intrinsèquement plus performante que celle de Patrick mais, en tant qu’ancien vainqueur, sa connaissance du terrain était supérieure à la mienne. L’un dans l’autre, le match s’équilibrait. Snijers, c’était un peu mon idole quand j’avais 12 ou 14 ans et que je commençais à m’intéresser au rallye. Gagner devant lui, c’est génial même si j’aurais préféré battre Pieter à armes égales...»
Cette victoire propulse Romain en tête du championnat (66 points contre 60 pour Tsjoen). On a coutume de dire que la première victoire est la plus difficile à décrocher, qu’elle peut provoquer un déclic chez un pilote. Pour Alexandre Romain, ce déclic avait déjà eu lieu bien avant Bocholt. «Je suis plus serein et cela me réussit. Grâce au coaching de Simon Jean-Joseph, j’ai appris à relativiser. Je sais aujourd’hui qu’il n’est pas nécessaire de signer le scratch dans toutes les spéciales pour faire un bon résultat. Le bilan de la première partie de saison est très positif avec quatre podiums dont une victoire sur les quatre épreuves disputées à ce jour. Maintenant, il faudra marquer des points à Ypres. C’est pourquoi j’ai finalement choisi de rouler en gr.N car avec une R4, je me serai retrouvé dans la classe des Super 2000. Or, le nouveau mode d’attribution des points tient compte de la classe. Mon but à Ypres sera d’essayer de marquer plus de points que Pieter Tsjoen.»